Mais que fait la Préfecture ?
Suite au rendu du Tribunal Administratif concernant l’expulsion du bâtiment du CREA et malgré de nombreuses tentatives pour dialoguer avec le ministère des affaires sociales et sa Ministre Marisol Tourraine, propriétaire du Créa nous avons demandé un rendez-vous à la Préfecture concernant l’avenir du lieu et de ses habitants.
Lundi 30 juillet, la préfecture a reçu des membres la campagne de réquisition, du centre social et des habitants du CREA et nous a confirmé qu’elle comptait mettre à exécution la décision du tribunal, à savoir d’expulser les 40 habitants, dont 16 enfants, à partir du 11 août. De plus, la Préfecture a réaffirmé qu’elle comptait ouvrir d’ici cet hiver un foyer d’accueil pour SDF, ce qui était son principal argument pour récupérer les lieux lors du procès. Beaucoup de travailleurs sociaux s’étonnent de cette soit-disant ouverture étant donné le nombre de place ayant été fermées l’hiver dernier.
Alors que le ministère du logement s’était engagé à ne pas expulser le CREA sans relogement, nous avons été reçu par l’adjointe au bureau au cabinet du Préfet, Mme Vlamynck, qui n’a pas su nous donner de précision sur cet engagement. L’entretien fut très bref, et aucune réponse ne nous a été fournie, si ce n’est que la décision de justice sera bien appliquée, d’autant plus que la concernée semblait ne pas connaître ce dossier.
Il semble improbable qu’un foyer ouvre dès cet hiver. La plupart des habitants du CREA devraient être logés par l’État (DALO, DAO, CADA, etc.), mais, paradoxalement, celui-ci préfère les remettre à la rue alors qu’ils sont logés depuis plus d’un an dans ce bâtiment dans de bonnes conditions, que les enfants sont scolarisés dans le quartier et qu’aucun engagement sérieux ne nous a été apporté.
Alors que la rentrée approche, les habitants souhaitent rester dans le bâtiment et une expulsion serait dramatique pour chacun d’entre eux. Elle provoquerait de plus la fermeture du Centre Social Autogéré qui crée du lien sur le quartier et sur la ville par ses nombreuses activités (bibliothèque, sports, activités culturelles, etc.).
Le 11 août approche et aucune réponse ne nous a été donnée. La préfecture s’est engagée à nous contacter rapidement pour préciser sa position quant à l’avenir du bâtiment et de ses habitants.
CREA (Collectif pour la Réquisition, l’Entraide et l’Autogestion) – Toulouse