Réquisitions qu’ils disent : le PS assassine

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Lundi 13 mai, un incendie ravageait un squat occupé depuis 8 mois par des Rroms dans le 8e arrondissement de Lyon.  Les 150 à 300 personnes (d’après la préfecture) sont arrivées dans ce bâtiment à la suite des nombreuses expulsions de l’automne 2012, orchestrées par le préfet et le maire de Lyon, Gérard Collomb, avec l’appui sans faille du ministère de l’intérieur.

Trois personnes, Pamela, Patrina et Beni, sont mortes dans l’incendie.

Une semaine auparavant, la mairie socialiste, avait fait couper l’électricité. D’après les pompiers, le feu serait parti d’une bougie posée sur une poutre en bois.

Inutile de préciser que Valls, Taubira, Collomb et Carenco (préfet de la région Rhônes-Alpes), venus sur les lieux, n’eurent pas la moindre attention aux familles des victimes présentes à quelques mètres d’eux, préférant réaffirmer leur « fermeté » dans la poursuite des expulsions de squats.

Inutile non plus de préciser que la circulaire de l’été 2012, et signée entre autre par Cécile Duflot, qui affichait le côté « humanitaire » de l’expulsion, n’a jamais été appliquée (relogement des expulsés, solutions « dignes »).

Quant aux rescapés de l’incendie, hébergés « dignement » dans un gymnase, ils retourneront très certainement à la rue dans moins de 15 jours (durée de la « prise en charge » par une asso caritative chrétienne).

Le lendemain, la préfecture expulsait un autre campement de Rroms d’une trentaine de personnes.

  • Témoignages de personnes présentes sur les lieux (1 ; 2)
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Réquisitions qu’ils disent : le conseil général de Seine-Saint-Denis expulse

Ce matin [lundi 6 mai], les migrants de la rue Bara qui occupaient un bâtiment vide appartenant au  conseil général rue Rapatel ont été violemment expulsés par la police mais aussi les ASVP de la mairie de Montreuil.

L’expulsion fut très violente. Les expulsés restés devant pour récupérer leurs affaires et attendre leurs camarades encore à l’intérieur ont été  gazés à de nombreuses reprises. Les policiers ont aussi sorti leurs flash-balls. Ils ont gazé les personnes venues les soutenir. Quatre personnes semblent avoir été arrêtées.

Rappelons la demande des occupants de la rue Rapatel :
Nous, les migrants de la rue Bara qui dorment dans la rue depuis plus de deux mois, occupons depuis le 30 avril 2013 un bâtiment vide appartenant au Conseil général de la Seine Saint Denis (61 rue Rapatel à Montreuil). Nous souhaitons que les institutions acceptent notre présence temporaire dans ce lieu et notamment les conseillers généraux de Montreuil, Frédéric Molossi [PS] et Jean Charles Nègre [PCF] et Belaïde Bedreddine [Front de Gauche].
Après avoir sollicité le 115, la Croix rouge, Médecins du monde… mais en vain, nous avons trouvé cette seule solution pour répondre à l’urgence de nous abriter. Nous demandons à toutes les personnes, les associations et les élus de nous soutenir et venir nous rencontrer. Toutes les solidarités sont bienvenues ! Lesbarasmontreuil93@gmail.com

Venez soutenir les migrants de la rue Rapatel, devant la mairie sinon devant le foyer Bara [métro Robespierre].

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Rassemblement-déambulation contre les expulsions et la restructuration urbaine

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Des expulsé-e-s il y en a de plus en plus. C’est pas la crise pour tout le monde, les flics, huissiers et juges ont du travail pour mener à bien le ballet des expulsions : squatteurs/euses de bâtiments vides ; occupant-e-s de terrains ; sans abris du métro ; sans papiers dans les foyers ; et tou-te-s les locataires qui n’ont plus assez de thunes pour payer le loyer.
Tandis que rue Girard à Croix-de-Chavaux la mairie veut expulser les occupant-e-s d’une maison, des campements rroms sont démolis par la police, comme récemment à la Boissière (Haut Montreuil).

Des « mal-logé-e-s » il y en a de plus en plus. Les fins de mois sont de plus en plus dures, avec des logements toujours plus chers, toujours plus petits et toujours plus loin. Forcément des fois on n’arrive pas à payer et on se retrouve vite avec les huissiers sur le dos ou assigné au
tribunal pour rembourser les dettes sous la menace permanente de se retrouver à la rue.
Alors que l’État par le biais de la préfecture, les propriétaires et les mairies expulsent, chacun se renvoie les responsabilités mais s’accorde à nous parler de soi-disant réquisitions de bâtiments vides, de construction de logements sociaux.

Mais c’est toujours ceux et celles qui n’ont pas les thunes, le bon dossier, les bons papiers qui au final trinquent au quotidien et galèrent à trouver quelques billets pour survivre. Et quand on arrive à gratter quelques miettes, un logement social, un relogement, on a vite fait de se retrouver en zone 5 du RER ou dans un centre d’hébergement où on n’a aucune liberté.
À Paris, à Montreuil, à Bagnolet, etc., l’État, les spéculateurs, les architectes et les urbanistes prônent leur « mixité sociale », c’est-à-dire chassent les pauvres, en construisant du standing de luxe, des éco-quartiers et des logements sociaux pour la petite bourgeoisie.

Les nouveaux projets immobiliers qui se construisent, par exemple, autour du métro Robespierre et de la place de la Fraternité, où promoteurs privés et élus s’accordent pour offrir une accession à la propriété à une nouvelle population plus riche qui doit venir s’installer à la place de tou-te-s celles et ceux qu’ils ne souhaitent plus voir. Dehors les sans papiers, les Rroms, les trop pauvres, les trop nombreux… à qui il est proposé – ou pas – des relogements toujours plus loin. C’est ce qui s’est passé récemment pour les exclus du foyer Bara qui se retrouvent à dormir dans le métro ou à qui il est proposé un hébergement à des dizaines de kilomètres de Montreuil.

Cette politique du logement s’inscrit dans un processus plus général de rentabilisation et de pacification de l’espace urbain. Cela s’exprime notamment par la prolifération des caméras de vidéo-surveillance (comme à la Boissière), la destruction de certains quartiers, la création de pôles économiques et commerciaux.
Cette logique de rénovation est en cours à Paris depuis longtemps et s’étend à la petite couronne avec le projet du Grand Paris. La nouvelle place de la mairie de Montreuil en est une illustration flagrante et flippante, où nouveaux centres commerciaux, logements vendus comme écologiques, et bureaucrates avec ou sans cravate sont « protégés » par une armée de caméras. L’espace a été aseptisé, tout est bien aligné et tous les bancs de la place ont disparu.

Autant de projets qui servent les logiques du profit et du contrôle, qui rendent toujours plus forts les propriétaires de ce monde et leurs flics, et confirment l’exploitation et la domination qu’ils nous infligent.

Contre toute cette merde, nombreux/ses sont celles et ceux qui s’entraident, s’organisent pour occuper des bâtiments vides, luttent contre les rénovations de leurs quartiers, sortent de l’isolement face aux galères du quotidien, refusent de payer le loyer, s’attaquent directement à ce qui nous pourrit la vie… jusqu’à ce que disparaissent la propriété privée, l’État et le capitalisme.

Dans le quartier des Coutures à Bagnolet et du Bas-Montreuil, le collectif Prenons la ville s’oppose aux projets de transformation et propose des moments de rencontres, d’échanges et d’organisation face aux expulsions. À Bagnolet, le collectif La Noue–Jean Lolive s’est opposé au bétonnage du quartier, à l’expulsion d’habitant-e-s, à la suppression des espaces verts et à la construction de logements sociaux d’accession à la propriété privée dénonçant ainsi la logique de rentabiliser économiquement leur quartier et de le rendre humainement invivable.

Ce texte est un appel à tou-te-s celles et ceux qui se sentent préocupé-e-s par ces différentes questions, qui veulent s’opposer aux expulsions et à la restructuration urbaine, qui sont en colère.

Rassemblement-déambulation samedi 27 avril à 14 heures, à Montreuil, métro Croix-de-Chavaux (entrée de la rue piétonne).
Suivi d’une assemblée à 17 heures au Transfo, 57 avenue de la République, Bagnolet (métro Robespierre ou Gallieni). Cette assemblée sera l’occasion de reparler des projets de restructuration urbaine et des expulsions en cours, de présenter les collectifs qui s’organisent pour y faire face et pourquoi pas d’élaborer des pistes pour tenter de s’y opposer ensemble.

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Réquisition qu’ils disent : Le PS expulse

Tiré de Ouest-France :

Dans la nuit de samedi à dimanche, peu après minuit, la police est intervenue pour évacuer l’ancien bâtiment des services vétérinaires et le laboratoire départemental d’analyse, situé 24, rue Antoine Joly à Rennes.
Selon l’association Un toit c’est un droit, scission du Dal 35, qui vient de déposer ses statuts en préfecture, ils étaient une centaine de migrants à occuper les lieux. « On sent la crainte d’un nouveau squat comme à Pacé et l’urgence d’évacuer. »
Pour les militants, dont deux ont été interpellés par la police, « ce bâtiment, c’était une belle prise. La preuve que l’Etat dispose de locaux [Ce bâtiment appartient au ministère de la Santé, le même qui expulsait le CREA en août dernier]. Aménagés, ils coûteraient moins cher que de payer des gîtes et des chambres d’hôtel, un système d’hébergement qui favorise l’insécurité des migrants. Ils se retrouvent à la rue dans la journée et ne peuvent scolariser leurs enfants. » La police est toujours sur place pour surveiller les lieux.

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Toulouse, encore une expulsion

Communiqué de presse de la CREA du dimanche 23 décembre 2012

Contactée par nos soins plusieurs fois pour entamer un dialogue sur la trêve hivernale, la Préfecture de Haute-Garonne à donné sa réponse jeudi 20 décembre.

En plein hiver, sous la pluie et à quelques jours de Noël, elle n’a pas hésité à ordonner l’expulsion du 40 rue Béteille où vivaient 6 personnes en grande précarité.

Si la trêve hivernale pour les squats n’est pas un mythe, ni même les interdictions de couper l’électricité en plein hiver, il est clair que le PS s’en fiche et poursuit avec ardeur (et délectation ?) le travail de ses prédécesseurs.

Plusieurs autres bâtiments où vivent des familles avec enfants, des personnes malades ou handicapées et en grande précarité sont eux aussi menacés d’expulsion.

On remercie la préfecture pour ce joyeux Noël…

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1982 – 2012 : la question du logement est toujours une guerre de classe

Cité Gutenberg (Nanterre) – Mission accomplie – 8 »
(cliquer sur l’image pour voir la vidéo)

Le 23 octobre 1982, Abdennbi Guémiah, 19 ans, est mortellement blessé par balle alors qu’il rentrait chez lui, cité Gutenberg à Nanterre. Il décèdera le 6 novembre. Sa famille et ses amis se mobilisent aussitôt avec une grande dignité pour honorer sa mémoire, restituer toute sa personnalité et pour que justice soit rendue. Le 1er février 1985, son meurtrier, un habitant des pavillons voisins, est condamné à 12 ans de réclusion criminelle.

Simultanément, l’ensemble des habitants se mobilisent pour leur relogement dans des conditions décentes. Toutes les familles seront relogées. Le mouvement s’étendra à l’ensemble des cités de transit de la banlieue Nord-Ouest de Paris, tandis que les familles des victimes des crimes racistes ou sécuritaires se regroupent au niveau national…

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Montreuil, îlot Éluard : Que vont devenir nos immeubles ?

cliquer sur l’image pour télécharger le tract

Dans toutes les villes proches de Paris, des projets de transformation urbaine sont mis en place régulièrement. L’un d’eux, le PNRQAD (Programme National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés), a été voté par les villes de Montreuil et de Bagnolet pour les quartiers des Coutures et du Bas-Montreuil. Pour valider le projet, les mairies sont obligées d’organiser des « réunions de concertation » avec des habitants. Ces réunions consistent à leur soumettre le projet et non à le discuter. Les habitants ne sont invités que pour poser des questions auxquelles la mairie s’attache à répondre de la manière la plus vague possible. Il a même été répondu à une question : « vous n’avez qu’à aller vivre à la campagne » …

Le mercredi 10 octobre 2012, une de ces réunions s’est tenue dans le réfectoire de l’école primaire Voltaire à Montreuil. Elle concernait l’îlot Paul Eluard, compris entre les rues de Paris, Valette, Paul Éluard et Robespierre. Étaient présents le chef de projet de l’habitat ancien (du PNRQAD à Montreuil), Mathieu Leprêtre ; l’adjoint au maire à l’urbanisme, Daniel Mosmant ; et une représentante de la SOREQA (Société de Requalification des Quartiers Anciens).

Ils ont présenté le projet qui, selon eux, va permettre de « lutter contre l’insalubrité, la pénurie de logements et le manque d’attractivité commerciale ». D’ores et déjà, les différents immeubles de l’îlot ont été classés suivant un « degré d’insalubrité » allant de 1 à 6, cette classification devant servir à déterminer l’avenir de ces immeubles.

Concernant les locataires, la mairie a prétendu que les occupants actuels de ces immeubles pourraient revenir dans leur logement rénové avec la garantie du plafonnement des loyers pendant 5 ans (lors de cette période, le loyer ne pourra pas augmenter outre mesure).

Quant aux bâtiments détruits, elle dit s’engager à reloger les habitants dans le quartier. Mais à quel prix ? La mairie ne précise pas le montant des nouveaux loyers.

De plus, tous les habitants ne seront sans doute pas concernés par les propositions de relogement : qu’en sera- t-il des squatteurs ?

Des personnes en retard de paiement de loyers ?

Des sans-papiers ?

Des personnes ne figurant pas sur le bail (ou n’y habitant pas officiellement) ?

Quant aux occupants actuels qui sont propriétaires, certains pourraient être poussés à partir.

En effet, la mairie peut les forcer à réaliser des travaux qu’ils ne pourront pas payer ; elle peut les exproprier ou préempter leur bien.

Les organisateurs ont aussi prévu d’inclure dans leur projet la transfor mation des commerces qu’ils jugent « déqualifiés » c’est-à-dire, selon eux, de « mauvaise hygiène » et de « mauvaises marchandises ». Autrement dit, des commerces actuels laisseront la place à des commerces moins bon marché.

Nous connaissons la réalité de l’état des logements dans lesquels nous vivons. Pour certains, des rénovations doivent être faites. Mais pour d’autres, ce n’est sûrement pas leur état qui a déterminé leur avenir – d’ailleurs, les organisateurs de la réunion du 10 octobre ont avoué eux-mêmes que personne n’était rentré à l’intérieur des logements !

Quand les pouvoirs publics veulent s’attaquer à un immeuble, il arrive qu’ils le classent « insalubre », afin de déguiser le fait qu’ils chassent des gens en une opération soi-disant humaniste. Dans l’îlot Paul Éluard, le projet concerne à l’heure actuelle 9 immeubles appartenant à 5 propriétaires qui possèdent 138 logements. Depuis des années, ces propriétaires, tout comme la mairie, laissent parfois pourrir ces logements, qualifiés aujourd’hui d’insalubres.

Ce programme, le PNRQAD, va accélérer la hausse du coût de la vie et des loyers, contraignant une grande partie d’entre nous à quitter le quartier. Les habitants à qui la mairie promet le relogement, ne le seront pas forcément dans le même quartier, ni au même prix. Les immeubles reconstruits ne seront sûrement pas habités par les mêmes personnes car les loyers risquent d’augmenter énormément, soit à la suite des travaux, soit 5 ans après.

Les futurs locataires, qui auront plus de moyens pour habiter ces nouveaux logements, en auront plus pour consommer.

La ville « propre » que souhaite la mairie est en fait une ville habitée par des gens qui ont de l’argent.

Le projet commencera à se concrétiser en janvier prochain lorsque chaque logement de l’îlot Voltaire sera visité par les enquêteurs de la SOREQA. Les collectivités locales comme Est-Ensemble ou la mairie de Montreuil sont actionnaires de cette société publique d’aménagement. Cette dernière est missionnée par la mairie de Montreuil pour réaliser une étude sociale sur les occupants des logements concernés par la rénovation ou la destruction. Les questions porteront probablement sur le nombre de personnes occupant le logement, leur « composition sociale », leurs ressources… Le but est d’établir un « plan de relogement », qui sera sans doute différent en fonction des situations et ne s’appliquera pas à tout le monde. On ne sait pas si les habitants sont obligés, ou pas, d’accepter cette visite ; ni ce qu’implique le fait de répondre aux questions posées ou de n’y pas répondre. Quoi qu’il en soit, on peut entrevoir à travers ces enquêtes, un risque fort de division entre les habi tants. À chacun son relogement ou son expulsion. Les pouvoirs publics ont tendance à considérer chacun comme un cas particulier tout en niant ses attaches aux quartiers, à son logement et à son histoire. Ils veulent encore transformer la ville à notre insu et à nos dépens.

Nous ne voulons pas que notre quartier ressemble à ceux de l’Est parisien. Là- bas aussi, sous couvert de lutte contre l’insalubrité, des milliers de personnes ont été forcés à partir. Nous sommes convaincus que nous pouvons nous opposer ensemble à ce qui se cache derrière ce programme, notamment le fait que les habitants actuels devront quitter le quartier. Nous voulons que chacun ait la possibilité d’habiter là où il le souhaite et comme il l’entend.

Le collectif « Prenons la ville » propose des moments de rencontres, d’échanges, et d’organisation les 1er et 3e lundis de chaque mois.

L’après-midi, de 16h30 à 19h30, c’est l’occasion de partager des informations sur le devenir des logements et du quartier. De trouver des réponses collectives.

Le soir, à partir de 19h30 une réunion permettra de faire ensemble le point sur l’avancée du projet et des problèmes qu’il entraine ; de lutter contre la hausse du coût de la vie, des loyers, contre le départ forcé des quartiers où nous habitons…

Au Rémouleur, 106 rue Victor Hugo, 93170 BAGNOLET (Métro Robespierre ou Gallieni)

degage-onamenage@riseup.net

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Réquisition qu’ils disent : Les Verts expulsent

Au printemps 2012 des personnes s’installent sur le terrain vide de la halle Marcel Dufriche, rue de Paris. Elles ne viennent pas d’arriver à Montreuil. Elles vont et viennent, de terrains en terrains, toujours contraintes par les expulsions.

Le 21 novembre 2012, au petit matin, des flics entrent sur le terrain. Ils demandent à chaque famille de les suivre pour notifier à chaque adulte une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Les femmes, les hommes et les enfants sont emmenés dans les fourgons garés à l’abri des regards, rue Étienne Marcel. Plus de soixante-dix OQTF auraient été distribuées. Tous reviendront dans leur baraquement en accusant le coup de la violence de ces pratiques. Les passants et voisins de la rue de Paris et de la rue Étienne Marcel, eux, observent cette scène de violence devenue habituelle.

Souvenons nous. À la même époque en 2009, juste avant l’ouverture du salon du livre de jeunesse, la mairie de Montreuil faisait déjà pression sur le propriétaire du terrain pour que les personnes installées soient expulsées, invoquant des raisons de sécurité. Aujourd’hui encore la mairie revendique avoir prévenu la préfecture en soulevant cette fois des principes « d’insalubrité et de mise en péril ». Principes qui lui sont chers quand il s’agit d’expulser les habitants de lieux occupés sans droits ni titres. À Montreuil comme ailleurs, expulser sous prétexte d’insalubrité, c’est mettre les gens encore plus en danger. Ce n’est que les pousser à chercher un autre lieu qui sera avec certitude plus précaire, plus invisible, plus dangereux. Ceux et celles qui se sont installés sur le terrain de la halle ont mis du temps à se construire des baraques avec les moyens qu’ils ont. Ils ne peuvent pas payer de loyers et pourtant ils dorment aujourd’hui au chaud et l’abri de la pluie. Ces baraques ne sont pas un choix mais à défaut d’autre chose…

Cette politique, qui est également celle du gouvernement actuel et des précédents, nous concerne toutes et tous. Pour eux, Il s’agit de choisir qui a le droit de vivre ici ou là. Le choix est clairement de chasser les pauvres, sous n’importe quel prétexte, et en passant, de laisser la main libre à la spéculation. Pourquoi n’est-il jamais question de forcer les propriétaires à faire les travaux nécessaires en frappant d’un décret d’insalubrité les immeubles qu’ils louent ? Cela les obligerait à reloger les locataires qui, en attendant, ne seraient plus obligés de payer leur loyer. De la même façon, si les personnes sont en danger sur un terrain, pourquoi ne pas commencer par les aider en leur donnant accès à l’eau, en y installant des toilettes et des poubelles ou alors même soyons fous pourquoi ne pas essayer de les reloger dans des bâtiments qui pourtant existent mais ne servent à rien ?

La mairie continue de communiquer encore et encore sur son exemplarité, tout en arguant qu’elle se ferait attaquer par la population pour ne construire que pour les Rroms… Rappelons que rien ne l’empêche de s’occuper de l’ensemble des autres habitants précaires. La MOUS (maîtrise d’œuvre urbaine et sociale), mise en place à Montreuil, devait accueillir des centaines de personnes mais pour le moment elle ne semble concerner que quelques dizaines de personnes. Rien d’exemplaire : comme les autres mairies, comme les autres collectivités locales, comme tous les états européens, la mairie dit craindre l’« appel d’air ». Une fois encore, l’imaginaire de la peur n’a plus de limites. La majorité des Rroms de Montreuil sont toujours les mêmes depuis des années. Et même si la mairie joue la carte de l’hostilité des « montreuillois » vis à vis de ces campements nous répondons, nous, que des liens se tissent parmi TOUS les habitants de Montreuil, et que les rroms sont aussi montreuillois que nous.

Le « nettoyage » de la halle n’est que passager. Ces personnes et d’autres reviendront. Leurs OQTF, délivrées de façon totalement abusives, seront annulées, et tout recommencera indéfiniment. Elles s’installeront sur la friche ou sur un terrain non loin de là.

Des habitants de Montreuil et le collectif Prenons la ville
degage-onamenage@riseup.net


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Réquisition qu’ils disent : le PCF expulse !

Hélène Bidard, présidente de la SEMIDEP (Société d’économie mixte immobilière interdépartementale de la région parisienne), est également présidente de la société immobilière Rochechouart, propriétaire du 149 rue du Château, société écran du Parti Communiste Français. La SEMIDEP avait déjà expulsée les mal-logés acharnés du 141 rue de Charonne.
Son mari est Igor Zamichiei, secrétaire fédéral du PCF75.

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Quand le parti communiste expulse // publié sur le blog « un  militant »

L’édition du jour du Parisien nous apprend que le Parti communiste a demandé (et obtenu !) l’expulsion de squatteurs d’un immeuble au 149, rue du château dans le 14ème arrondissement.

Au-delà du changement de posture entre le parti qui prône la mise en commun des richesses dans le préambule de ses statuts et le parti propriétaire qui a visiblement beaucoup de mal à mettre en application ses principes, cette expulsion, sans décisions de justice et en plein hiver, pose de nombreuses questions juridiques.

En effet, les forces de l’ordre seraient intervenues en « flagrance », suite à une plainte du Parti Communiste, et les squatteurs doivent être poursuivis prochainement pour « dégradations de biens prives en réunion. »

On espère pour lui que le Parti dispose de quelques preuves de ce qu’il avance, car les témoignages disponibles font plutôt état de personnes installées dans les lieux depuis plusieurs jours, donc bien au-delà du délai de flagrance. Les photos des affaires embarquées dans un camion montrent d’ailleurs bien la réalité du domicile des occupants. On attendra également quelques preuves de dégradations lourdes susceptibles d’être considérées comme un délit. J’avoue que j’ai des doutes.

Les explications du secrétaire de la fédération de Paris ressemblent à toutes celles des propriétaires pris la main dans la vacance : qu’on se le dise, pour le propriétaire, un squat est toujours dangereux, quand bien même il viendrait d’être inaugurer ! Au vu du nombre de sociétés immobilières détenues par le parti communiste, (ma préférée étant la SCI Leninvest…) ils doivent savoir également que le péril fait l’objet de dispositions légales permettant une évacuation immédiate quelque soit la période de l’année. Les architectes de sécurité de la préfecture de Police de Paris, seuls habilités à déterminer le péril, ont des astreintes régulières pour être en capacité de faire des constats à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit en cas d’urgence. La procédure est purement administrative, le statut et la durée de l’occupation importent peu. Encore faut-il qu’il y ait péril !

Si les communistes ont choisi la voie pénale, c’est bien parce qu’ils savaient ne pas pouvoir obtenir une expulsion pour péril.

Dénoncer un squat politique mené par des militants anarchistes est bien beau, mais même dans le cas où ce serait vrai (et on peut avoir quelques doutes en l’espèce, vu l’absence de revendication et la tentative de négociation préalable) ça n’autorise pas pour autant à expulser. Il convient de rappeler que la politique n’est pas exorbitante du droit commun.

Pourtant, Hélène BIDARD, Présidente-Directrice-Générale de la Société Immobilière propriétaire de l’immeuble, donc celle qui porte la plainte a de fort beaux mots au Conseil de Paris pour parler de la crise du logement, qu’elle connaît bien en tant que présidente d’un bailleur social (SEMIDEP) :

Par un vœu, notre groupe demande que la Ville mette à disposition tous les bâtiments vacants en sa possession, susceptibles d’être mis à disposition de l’hébergement d’urgence. Si nous parlons d’urgence, c’est que la situation ne peut pas attendre. Lorsque la vie de femmes et d’hommes est en jeu, il est de notre devoir d’agir avec conséquence, et de le faire vite.

Les enjeux du logement sont cruciaux, ils répondent à un besoin absolument prioritaire pour les Parisiennes et les Parisiens. A nous d’investir pour se montrer à la hauteur de leurs attentes, et faire de Paris une ville pour tous.

Visiblement, le Parti Communiste a plusieurs manière de comprendre le verbe « investir ».

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Manifestation contre le Forum Européen pour la Sécurité Urbaine

Du 12 au 14 décembre prochain se tiendra à Saint-Denis le Forum Européen sur la Sécurité Urbaine. Ce think tank d’institutions et de collectivités européennes sévit depuis 20 ans et regroupe élu.e.s et expert.e.s du monde entier pour partager les expériences et les innovations en matière de sécurité et de contrôle des populations sur les territoires, uniformisant ainsi les pratiques policières à l’échelle internationale.
Voici le lien pour vous faire une idée de leur pouvoir de nuisance :
http://efus.eu/fr/

Cette année, ce sont les villes d’Aubervilliers et de Saint-Denis qui invitent ! Nous ne souhaitons pas leur laisser l’espace et la parole libres sans réagir.

Nous appelons donc à une grande manifestation le mercredi 12 décembre, pour s’opposer à l’idéologie sécuritaire, la stigmatisation et la destruction des quartiers, les crimes et les violences policières.

Point de rassemblement à 19h, devant la basilique de Saint-Denis (métro 13, Basilique de Saint-Denis). Toute joyeuseté sonore bienvenue !

Plaie commune

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Mal-logés et précaires tous dans la rue le 1er décembre

Printemps 2012, suite à la manif contre la fin de la trêve hivernale, une assemblée de précaires et de mal logés se réunit tous les dimanches. Ensemble nous avons fait plusieurs actions et occupations (perturbations de meetings et d’institutions). En juin nous ouvrons un lieu collectif pour s’organiser. Mais nous en avons été expulsés en octobre. Depuis, toutes nos tentatives, pour que ceux qui sont à la rue puissent se loger, se sont soldées par des expulsions expéditives et arbitraires (avec 2 procès à la clé), car le pouvoir ne veut absolument pas que l’on s’organise par nous-mêmes. Individualisé face aux contrôles de Pôle Emploi ou de la CAF, face aux huissiers et aux assistantes sociales, nous pensons que c’est collectivement que l’on peut faire face à ces questions.

Parce que ça ressemble à quoi la vie pour nous depuis des années ? S’entasser dans un deux pièces où une chambre de bonne, ne pas bouger de son logement parce qu’ailleurs c’est plus cher, se faire expulser parce qu’on a perdu son taf, prendre un crédit revolving parce qu’on est sans sous dès les débuts de mois, courir dans les transports pour 2 heures de boulots par-ci par-là, se faire enlever ses enfants parce qu’on a plus de toit, se faire radier de Pôle emploi pour absence à convocation téléphonique, se faire traiter de parasite parce qu’on touche le RSA…

Crise oblige, on imagine mal comment ça pourrait aller mieux. Déjà, comme nous l’avons constaté, les sans-papiers sont de plus en plus refusés par le SAMU social, dont le budget a été diminué de moitié pendant que le standard téléphonique explose, avec de plus en plus de familles à la rue. Duflot parle de réquisitionner certains logements. Mais c’est pour mieux gérer ceux qui y vivront, parquer dans des casernes, le temps d’un hiver, sous le contrôle d’associations para-étatiques, qui gagnent de l’argent sur la misère.

Samedi 1Er décembre, à 14 H, à la rotonde de Stalingrad (métro Jaurès ou Stalingrad) venez nombreux avec casseroles, djembés, sifflets…pour faire du bruit

Un logement pour tous avec ou sans-papiers

Des papiers pour tous

Un lieu pour s’organiser

Occupation, réquisition des logements vides par nous-mêmes

Arrêt des expulsions à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs

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Le préfet Lambert, les élus & les citoyens proprets contre les biffins

Bagnolet

Le 22 novembre au soir avait lieu une « réunion de concertation » organisée par le député socialiste Razzi Hammadi, à la demande d’une association d’habitants du quartier des Coutures. Le sujet y était « l’intégrité de l’espace public » menacé par « des occupations sauvages à même le sol et de stockage de détritus de manière anarchique » comme on pouvait le lire sur le blog de ce monsieur. Y était aussi présent Le Préfet Lambert de la Seine-Saint-Denis, le commissaire de Montreuil et quelques acolytes, la commissaire de Bagnolet, le chef de la sécurité publique de Paris, Mme Calandra maire du 20ème, Le maire de Bagnolet Marc Everbecq, divers élus ou ex-élus et une quarantaine peut être d’habitants de Bagnolet, dont nous !

La soirée a commencé dehors sur le trottoir par un discours dans lequel le député PS a remercié tout le monde d’être venu et de se mobiliser pour ce quartier qui « ressemble de plus en plus à Beyrouth » ! Elle s’est poursuivie dans une salle de réunion de la CNAM juste à côté.

Le sujet, on l’a bien compris était donc les « désagréments » liés à ce que nous appelons le marché sauvage et eux appellent « les sauvettes », bref les pauvres en tout genre qui vendent des bricoles pour survivre autour des puces légales. Les descriptions faites du quartier par les habitants sont apocalyptiques, à croire qu’on leur a raconté sur TF1 ! Mais en résumé il s’agit essentiellement de gestion de poubelles, de pipi, de trou dans les rues et de stationnement de voitures.

Il faut dire qu’avec nos interventions dès le début disant en substance qu’il fallait juste qu’ils assument de vouloir virer les pauvres, on a probablement fait culpabiliser les bien-pensant de gauche et brimer les fachos du coin. Du coup, on peut pas dire que les habitants aient tenus des discours « décomplexés » vis-à-vis des gens qui étaient visés ; par contre on a entendu bon nombre de clichés sur les pauvres, les roms, sur ceux qui ne travaillent pas…

En revanche la maire du 20ème s’est, elle, largement lâchée, nous expliquant par exemple qu’il ne s’agissait pas de biffins, « les biffins ayant des papiers français » et ayant « une vrai culture de la biffe » , alors que là ils s’agit d’un « flux continu » de gens (pas français on l’a bien compris) qui ne se respectent même pas entre eux… et de conclure que ça ne sert à rien de leur réserver un périmètre comme cela à par exemple été fait aux puces de Saint-Ouen.

Aucune solution aux prétendus problèmes n’ont été vraiment avancées mais on sait ce qu’elles vont être. Au final, des flics, des flics et des flics. C’est ce que leur a dit un camarade avant de partir, dégoûté par cette mascarade.

Nous sommes quelques unes à être restées jusqu’au bout, pas mécontentes finalement d’avoir troublé cette soirée avec un autre discours, avec notre colère de ne voir que des flics tout le temps pour repousser la misère…

On leur a rappelé, car ils semblent oublier, que les gens circuleront et s’installeront toujours là où ils le veulent et que ce n’est pas leur système répressif qui les en empêchera. Au plus, ils se déplaceront de quelques mètres puis reviendront. A titre d’exemple, des milliards de tunes et des milliers de flics n’empêchent pas les gens de passer les frontières européennes alors penser qu’on peut empêcher les gens de venir dans le 93 il faut vraiment rien comprendre !

On avait rien à demander aux autorités publiques, on sait qu’on les aura toujours en face, on empêchera probablement pas les opérations / rafles qui terrorisent les gens qui vendent illégalement sur les trottoirs, mais au moins tout ne s’est pas passé tranquillement, entre « citoyens » qui par facilité ne « tapent » que sur les plus pauvres et autorités publiques qui adorent que les pauvres se « tapent » entre eux…

Des habitants et habitantes du quartier des Coutures à Bagnolet

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Plaine Commune – Dos aux murs #1

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Saint-Denis – Saint-Ouen – Aubervilliers

Voici un nouveau numéro de Dos aux murs, feuille de choux du collectif Plaie commune. Bonne lecture!

Combien de logements vides en France ? Combien de personnes mal logées ou sans logement en France ? Comment sommes-nous « traité.e.s » lors des plans de « rénovation urbaine », de « requalification des quartiers » ? Que sommes-nous face aux machines de la politique de la ville ?

Les crapules, bonimenteurs, politiciens, entrepreneurs du BTP, agents immobiliers, marchands de sommeil – parfois les mêmes, toujours amis – ne s’en préoccupent pas.

Pour rompre avec leurs logiques spéculative, électoraliste et sécuritaire nous nous sommes constitué.e.s en un collectif d’habitant.e.s de banlieue parisienne, libre de toute appartenance à des partis ou syndicats, pour informer et agir contre les rénovations urbaines qui se font dans l’opacité la plus totale, souvent à l’encontre de nos intérêts, de nos vies, mais systématiquement dans l’intérêt du système capitaliste. Nous leur répondons que c’est aux habitant.e.s de décider !

Réapproprions-nous la ville !

Collectif Plaie Commune plaiecommune@riseup.net

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Sur le 141 rue de Charonne

« Il n’y a pas de lois pour ces gens-là » :

Les expulsions continuent après la trêve hivernale !

Dans la nuit du dimanche 4 au lundi 5 novembre, la préfecture a expulsé le 141 rue de Charonne de ses habitants, présents depuis une petite semaine dans leur nouveau logement. Cet immeuble était tout à fait habitable et nous disposions de l’eau et de l’électricité. Aucune vétusté ne pouvait sérieusement être avancée par les autorités pour justifier l’expulsion. Aucun arrêté de péril n’a été délivré sur cet immeuble et aucun constat d’huissier ne permettait aux autorités de conclure que l’immeuble était vétuste.

 Comme à son habitude, la Préfecture a décidé d’une expulsion spectaculaire. En 2 heures, elle a mobilisé 25 fourgons de CRS pour déloger violemment les occupants. Au cours de cette expulsion, plusieurs personnes ont été blessées par les matraques de la police, plus de 30 personnes ont été embarquées au commissariat et à ce jour, une de nos camarades est en garde vue pour le motif fallacieux qu’elle aurait « mordu » un agent des forces de l’ordre. La blague !

 Pour ces 50 personnes expulsées, mal-logés qui se sont organisés pour avoir un toit, c’est encore une démonstration de force des responsables politiques et une volonté douteuse de les laisser dans la merde. Aucune solution immédiate ou future de logement n’est proposée ! Ils nous disent clairement de dégager de Paris, de cailler dans la rue, même lorsque nous trouvons des solutions par nous-même.

Si le propriétaire du 141 rue de Charonne est un bailleur social qui se veut œuvrer pour du logement très social, il possède et conserve des immeubles vides pendant des années. En ce qui concerne le 141, rue de Charonne, il est vide depuis quatre ans et devait être démoli depuis 2009 pour construire des logements peu sociaux : sur les 12 logements prévus à la construction, seuls 4 était réellement accessibles aux mal-logé-e-s (PLAI). Et nous les occupons aussi pour attaquer cette politique, qui sous couvert de « mixité sociale » construit en grande majorité des logements très chers (PLUS, PLI) auxquels la plupart des demandeurs n’ont pas accès.

C’est de cette manière, sous couvert de « social » – que la Mairie et les bailleurs organisent l’expulsion des pauvres toujours plus loin de Paris. Cette politique laisse toujours des gens sur le carreau. Certains parmi nous sont demandeurs de logements sociaux avec DALO favorable depuis de nombreuses années, certains autres, faute de papiers, n’entrent même pas dans les critères d’attribution. Il ne s’agit pas pour nous de passer devant les autres demandeurs de logements sociaux mais bien de remettre en question la politique d’attribution de ces logements. Face à une politique du logement injuste, nous préférons nous organiser collectivement pour occuper des immeubles vides pour y vivre comme bon nous semble, nous organiser collectivement, lutter pour nos besoins.

Quelques jours avant la trêve hivernale, Cécile Duflot, ministre du logement, a déclaré qu’elle envisageait d’appliquer la loi de réquisition des immeubles vacants « si cela est nécessaire ». Cela est nécessaire, ne serait-ce que pour loger tous celles et ceux qui sont de longue date à la rue. Ne serait-ce que pour reloger les dizaines de personnes et de familles expulsées ces derniers jours dans le grand nettoyage organisé à la va-vite avant la trêve d’hiver.

Les bonnes intentions de la ministre nous laissent un goût amer, à nous, collectif des mal-logés acharnés, qui avons subi 3 expulsions en deux semaines ! Les immeubles situés 38, rue des Bois, 260 rue des Pyrénées et 141 rue de Charonne auraient permis à une centaine mal logés forcés de vivre à la rue de trouver enfin un toit et une certaine stabilité. Ces bâtiments sont aujourd’hui vides, surveillés en permanence par des vigiles et leurs chiens et nous savons qu’ils le resteront encore longtemps.

Cette politique d’expulsion a souvent lieu en dehors de tout cadre légal. Alors que nous disposions de preuves justifiant que nous habitions dans ces immeubles depuis au moins une semaine et que seule une décision de justice pouvait mener à notre expulsion, les forces de l’ordre et les politiques se passent de leurs propres lois. En off, un policier nous fait part des propos de la préfecture : « Il n’y a pas de lois pour ces gens-là ».

Les politiques n’hésitent à dénier la réalité. Jean-Yves MANO, Maire adjoint chargé du logement à la Mairie, a déclaré qu’il n’y avait pas de familles ni d’enfants qui vivaient dans le bâtiment. En effet, à l’arrivée de la police et par peur de subir des violences policières ou d’être poursuivi judiciairement, ces familles ont préféré quitter le bâtiment. Certaines d’entre elles sont restées en soutien au-delà des cordons de police et n’hésitaient pas à crier « Non aux expulsions ! Oui aux occupations »

Que les premiers concernés s’organisent, c’est le cauchemar que le pouvoir veut à tout prix réprimer !

Nous exigeons la pérennisation des lieux occupés par tous ceux qui s’organisent pour se loger.

Pas d’expulsions sans relogements !

Arrêt immédiat des poursuites pour la personne arrêtée lors de l’expulsion !

Des logements pour tous avec ou sans papiers !

Solidarité avec les expulsés d’ici et d’ailleurs !

Des mal-logé-e-s acharné-e-s

 

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Ayraulport : stop aux expulsions ! – Manifestation samedi 10 novembre à Belleville

Manifestation samedi 10 novembre, 14h au métro Belleville

À Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, décideurs et bétonneurs planchent sur un nouvel aéroport. Cela fait 40 ans qu’ils veulent anéantir 2000 hectares de terres agricoles et d’habitats.

40 ans de luttes

Depuis les prémices de ce projet, des résistances s’organisent. Aujourd’hui comme hier, les opposant.e.s poursuivent la lutte : manifestations, recours juridiques, liens avec d’autres luttes, grèves
de la faim… Sur le terrain, l’opposition prend aussi des formes variées : diffusion de journaux, péages gratuits, opposition aux forages, sabotages, perturbations des études d’impact de Biotope et des fouilles archéologiques, occupations de bureaux et de chantiers, etc…

Au grand dam de l’État et de Vinci qui rachètent et détruisent pour vider la zone, la vie et l’activité s’y densifient et s’y diversifient depuis plus de 3 ans. De nombreuses maisons laissées à l’abandon ont été réhabilitées et occupées, des cabanes ont été construites au sol et dans les arbres, des collectifs occupent des terres pour y faire du maraîchage. Des espaces de réunion, boulangerie, bibliothèque, gîte sont ouverts à tous et toutes. Ce sont plus d’une centaine de personnes qui occupent en permanence la zone («Zone à Défendre» – ZAD), soutenues par de nombreuses autres du coin et d’ailleurs.

Depuis le mardi 16 octobre, l’offensive redoutée a commencé. Les 1800 hectares de la ZAD ont été envahis par 1200 policiers. Ils se sont attaqués aux maisons et cabanes occupées qu’ils ont détruites et emportées pièce par pièce, pour ne rien laisser qui puisse servir aux occupant.e.s. Les occupant.e.s et toutes celles et ceux qui les ont rejoint sur place ont résisté, barricadé, réoccupé.
Ensemble, nous avons tout fait pour enrayer les machines de destructions et bloquer les mouvements policiers…

Nous sommes toujours la !

Notre détermination a été renforcée par une grande vague de solidarité aux quatre coins de l’hexagone et au-delà : manifestations, ravitaillement et soutien matériel, actions sur les
représentations du PS, de Vinci et consorts, constructeurs de l’aéroport et broyeurs de nos vies.
Si la plupart des maisons en durs ont déjà été expulsées, ainsi que quelques cabanes, de nombreux autres habitant.e.s demeurent, dispersé.e.s dans les bois, les champs, les arbres. De nouvelles
constructions sont déjà lancées. Outre les occupant.e.s, des habitant.e.s « légaux » et paysan.ne.s sont toujours menacé.e.s de devoir dégager de la ZAD dans les mois à venir. Les gros malins de la
Préfecture ont officiellement intitulé leur opération militaire : «César». A nous de leur prouver que la résistance Révolté.e.s par la répression et la violence des forces de police et des expulsions sur le site de Notre-Dame des Landes, habitant-e-s d’Île-de-France, nous constituons un collectif, contre le projet d’aéroport.

Nous dénonçons :

  • les expulsions et les destructions d’habitats
  • la répression, qui est d’une violence extrême
  • le gaspillage d’argent public
  • le partenariat entre l’État français, les collectivités locales et le groupe privé Vinci
  • l’aveuglement de Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes, qui en fait un combat personnel.

Nous soutenons toutes celles et ceux qui se battent depuis plusieurs années, contre ce projet, en particulier les habitant.e.s de la région, les paysan.ne.s et les occupant.e.s de la «Zone à défendre».
Nous nous opposons à l’implantation d’un aéroport, inutile, coûteux, aux graves conséquences sociales et environnementales, et destructeur de terres agricoles.

collectifnddlparisidf@riseup.net

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