Levent Capa, demandeur d’asile politique qui participe au collectif des mal-logés 18e sans frontières, à l’assemblée des mal-logés acharnés et à l’occupation du 260 rue des Pyrénées, a été arrêté en Suisse le dimanche 23 juillet et placé en centre de rétention. Plusieurs actions de solidarité ont eu lieu pour interpeller l’État suisse sur sa condition, sans succès, puisqu’il a été expulsé vers la Turquie le 27 juillet, alors même que des avocats essayaient d’accéder à son dossier.
Interpellé à l’aéroport d’Istambul, il passera en procès dans 3 mois où il risque de 10 à 20 ans de prison pour ses activités en tant qu’opposant politique au régime turque.
Pour tout contact avec le Comité de solidarité avec Levent Capa à Paris : libertepourlevent@gmail.com
Paris
LIBERTÉ !
Ce matin, jeudi 26 juillet, une délégation du comité de solidarité avec M Levent CAPA de Paris constitué d’une quarantaine de personnes s’est rendue au consulat suisse à Paris. Après avoir exigé d’être reçus, nous avons pu discuter avec le consul M. Uve Haueter qui s’est engagé à prévenir les autorités concernées en Suisse et le responsable de la détention administrative de la prison régionale de Berne de la situation de M. Levent CAPA.
En effet, M. CAPA s’est rendu au consulat Suisse à Paris avant de se rendre à une convocation de l’Office Fédérale des Migrations (OFM) en Suisse. Le consulat lui a assuré qu’il serait protégé par sa demande d’asile et qu’il serait bien accueilli en Suisse.
Mais une fois à Berne, il s’est fait arrêter et enfermer en détention administrative. Il s’est avéré que sa demande d’asile était en fait déjà rejetée depuis suffisamment de temps pour que le délai de recours soit expiré !
Levent Capa a fuit la Turquie après 11 ans de prison pour ses activités au Devrimci-Sol (la gauche révolutionnaire). Il redoute un autre procès et de nouveau une longue peine. Nous avons informé le consul que M. Capa a toujours fait en sorte de régulariser sa situation vis-à-vis de la Suisse. Nous l’avons également informé que M. Capa entamé une grève da la faim dès le début de sa détention malgré ses problèmes de santé.
Nous avons rappelé que l’Etat turc est bien connu pour pratiquer la torture à grande échelle, et ce malgré les pressions internationales et les condamnations continues de la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Amnesty International, l’Organisation Mondiale contre la Torture et Human Right Watch ont clairement et explicitement dénoncé la pratique systématique de la torture en Turquie à maintes reprises.
De même, nous avons rappelé l’article 3 alinéa 1 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (1984) qui dispose qu’« aucun Etat n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture. » Nous avons donc rappelé que l’expulsion de M. CAPA en Turquie serait tout simplement un crime au vu du danger qu’il y encoure. Que cette expulsion serait une extradition déguisée.
Ci-dessous mail du consul : Haueter Uve EDA HUV uve.haueter@eda.admin.ch
Mesdames, Messieurs,
Je me réfère à notre entretien de ce matin devant l’Ambassade de Suisse au sujet de Monsieur Levent Capa.
Excusez-moi le retard à vous informer de mes interventions, dû à des imprévus, depuis notre entretien.
Je peux vous informer que j’ai envoyé un courriel aux autorités concernées en Suisse et je leur ai envoyé également votre lettre du 25 juillet 2012. Je les rend attentif à la situation de M. Capa comme vous me l’avez cité lors de notre entretien. Je leur fais également part de vos soucis quant à un retour en Turquie.
Cordialement,
Toulouse
Nous avons investi la préfecture de Haute-Garonne à Toulouse pour exiger la libération de Levent Capa, réfugié politique incarcéré en suisse et menacé d’expulsion dans les prochaines heures. Levent risque une lourde peine de prison dans son pays d’origine, la Turquie, où il est accusé d’avoir participé à une organisation d’opposition qualifiée de terroriste par le pouvoir en place.
Nous arrivons à la préfecture à une vingtaine, quelques personnes reste coincé.es dans le hall d’accueil tandis qu’une quinzaine d’autre traverse la cour au cri de « liberté pour Levent ! ». Nous investissons les bureaux de la cohésion sociale à la grande surprise des quelques employés qui y travaillent. Deux personnes restent au rez de chaussée pendant que la majeure partie du groupe monte dans les étages pour faire faxer notre tract depuis les bureaux de la préfecture. Très vite un camion de flics arrive, ils sont armés des habituelles tazer et autres flashball. Les deux personnes rester en bas se font pousser vers la sortie. Le reste du groupe parviens à feinter les keufs dans le dédale des bureau de la préf’.ils arrivent à rejoindre la cours où ils sont encerclé.es puis emmené.es au commissariat central pour un contrôle d’identité. Ils en sortent une heure plus tard, accueilli par une trentaine de personnes venu en soutien.
L’occupation de la préfecture aura duré une demi heure, temps pendant lequel le tract pour la libération de Levent à pu être faxé au consulat de Suisse à Paris.
Aujourd’hui nous sommes sans nouvelles de Levent qui aurait refuser d’embarquer dans l’avion au matin de ce vendredi 27 juillet. Liberté pour Levent !
Des papiers pour tous ou pas de papiers du tout !
Mal-logés, sans papiers, contre toutes les expulsions !
Marseille
Vendredi 27 juillet, une petite vingtaine de personnes avons occupé le consulat suisse à Marseille pour exiger la libération de Levent Capa, réfugié politique incarcéré en Suisse et menacé d’expulsion dans les prochaines heures. Levent risque une lourde peine de prison dans son pays d’origine, la Turquie, où il est accusé d’avoir participé à une organisation d’opposition qualifiée de terroriste par le pouvoir en place.
Nous ont demandé à rencontrer le consul suisse pour l’interpeller sur la situation ; il a consenti à un échange bref et assez évasif derrière une vitre. Une banderole a été posée aux fenêtres « Liberté Pour Levent Capa ! ». Nous sommes partis sans grand problème (une identité a été relevée) à l’arrivée de civils.
Des contacts ont été pris avec des Kurdes qui sont assez présents à Marseille (une « maison du Peuple kurde, des manifs régulières…). Nous étions présents samedi 28 à leur manifestation (à peu près 300 personnes) en soutien à Ocalan, un des leaders du PKK emprisonné depuis 1999 et condamné à la prison à vie en Turquie. Des tracts ont été diffé.