MERCI AUX HABITANTS DU QUARTIER

MERCI AUX HABITANTS DU QUARTIER

pour leur solidarité
avec les expulsés
du 38, rue des Bois

À tous ceux qui sont restés devant la maison, à tous ceux qui sont sortis de chez eux pour eux pour gueuler, à ceux qui ont lâché leur pot de nutella ou leur déo pour le jeter sur les flics et les pompiers, aux belles gosses qui ont flingué leur maquillage en prenant de la lacrimo pour protéger un copain qui se faisait serrer…

Nous étions là depuis une semaine. Une vingtaine d’habitants, surtout des femmes et des enfants. Dimanche soir, le 21 octobre, nous avons rendu publique l’occupation avec un rassemblement devant la maison. Munis de preuves d’habitation : une facture EDF au nom d’un des habitants, une photo du lieu occupé datant de plusieurs jours, nous sommes allés déposer une main courante au commissariat. La police n’est arrivée que le lendemain après-midi. D’abord quelques civils qui ont tout fait tantôt pour menacer, tantôt pour séduire les habitants. Peu à peu, du renfort arrive, beaucoup de soutien aussi.
Un soutien spontané de beaucoup de gens du quartier. Les rues sont bloquées par les flics et les pompiers, des camionnettes de CRS débarquent vers 20 heures… Les habitants révoltés, la foule qui crie et ne laisse pas faire, un camarade monté sur le toit ralentissent beaucoup l’expulsion qui prend plusieurs heures.

ILS SONT PRÊTS À TOUT !

La SIEMP (société immobilière de la ville de Paris), le propriétaire de l’immeuble, est un gros bailleur social qui se présente comme un acteur de la lutte contre l’insalubrité à Paris (c’est sous ce prétexte que les anciens habitants du 38, rue des Bois ont été sortis et l’immeuble laissé vide.).

BLABLABLA

Ils empêchent à tout prix que leurs bâtiments laissés vides soient occupés. Pour eux, mieux vaut des gens à la rue ou dans des hôtels pourris que des biens immobiliers dévalorisés ! Hier, la technique employée et que la SIEMP utilise souvent consiste à faire témoigner des vigiles. En vitesse, police et proprio fabriquent un motif d’expulsion. S’il le faut, sous la pression, on le menace de le virer… Le vigile a dit que le 38, rue des Bois était inoccupé le matin même. Au mépris de l’évidence, de ce que tous les voisins ont vu, le prétexte bureaucratique est là.

ILS DOIVENT FAIRE DE L’ARGENT !

Avec l’appui des politiques de tous bords, la SIEMP, comme d’autres bailleurs, rénove. Mais c’est pour faire des projets lucratifs où, au nom de la mixité sociale, on exclut les pauvres avec des logements pour des gens qui gagnent des 2000 euros par mois ou plus, des plans d’accession à la propriété.
Les smicards (catégorie basse des demandeurs qui gagnent le Smic ou moins, 80 % des demandeurs d’Ile de France), attendent des années ou sont relogés en banlieue. Toujours
plus loin de Paris, ils galèrent des heures dans les transports pour aller bosser.
Pour nous, les galères du quotidien ne sont pas prêtes de s’arrêter. Ces jours-ci, c’est le pire moment pour les expulsions. Juste avant la trêve d’hiver, tout doit être nettoyé. Un autre bâtiment occupé par des mal-logés au 260 rue des Pyrénées est menacé d’expulsion.
Squatteurs, locataires qui ont des impayés de loyer, mal-logés sans solution de relogement, on nettoie tout !

Ceux qui organisent la misère font tout pour maintenir l’ombre et le silence. Une expulsion qui fait du bruit, ils n’en dorment pas la nuit.

Nous voulons leur mettre la honte là où ils sont et arracher ce dont nous avons besoin !    
Non aux expulsions !
Ne laissons pas Paris aux riches !

Hier, le camarade qui est monté sur le toit a été arrêté à la fin de l’expulsion, conduit au commissariat du 19è et mis en garde-à-vue. Maintenant qu’il est seul, on veut le faire payer pour tout ce qui s’est passé. Il est accusé de violences sur agent, de dégradation et de refus de signalétique. Sa garde-à-vue a été prolongée. Infos à suivre…
Contact des mal-logés acharnés : 07 53 36 42 23
mallogesacharnes@riseup.net

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