Depuis le vendredi 8 juin, nous, expulsés, mal-logés, énervés, chômeurs, précaires et enragés sociaux sommes installés dans un ancien centre d’hébergement social, situé au 260 rue des Pyrénées, appartenant à Toit et Joie (bailleur social de La Poste), et vide depuis mai 2010.
Ce bailleur social nous accuse de retarder la réouverture, la Mairie du 20e affirmant que des « travaux de réhabilitation étaient prévus avant l’été 2012 ». Mais cette affirmation est contredite par Yannick Fauckè, coordinateur technique même du bailleur Toit et Joie, qui affirme pour sa part que les travaux ne pourraient commencer que… courant 2013 ! Combien d’années attendrons-nous pour encore pour trouver la joie d’un toit ?
Mais Toit et Joie ne s’arrête pas là. Non content de porter plainte, ce bailleur nous réclame une indemnité mensuelle de 500 euros par habitants. Plus fort encore, il réclame à la Justice de faire payer à ces mêmes habitants, une fois le procès rendu, la modique somme de 500… euros par jour et par personnes !
[500 x 23 (personnes) x 30 (jours) = 345 000 euros/mois!]
Ah ! La fibre sociale !
De quoi nous accuse-t-on encore ? « D’empêcher la réalisation d’un projet destiné à combattre la crise du logement », dixit Michèle Attar, directrice générale de ce bailleur si social… Qu’en est-il réellement ? Le projet s’en tient à la construction d’un foyer de jeunes travailleurs géré par l’ALJT, exclusivement en apprentissage : logement provisoire donc, accueillant des jeunes uniquement le temps de leurs études, et dans la limite de 26 ans, pour un loyer très social de… 540 euros/mois, soit 30€ du m² (plus cher encore que la moyenne parisienne) ! Beaux arguments pour « combattre la crise du logement »…
Alors, face à la spéculation immobilière et la discrimination, nous réclamons :
- le retrait de la procédure par Toit et Joie
- le relogement de tous les habitants du lieu, dans de véritables habitations,
- la création de lieux collectifs pour s’organiser et lutter contre la misère
Venez nombreux nous soutenir au procès du 260 qui aura lieu le jeudi 21 juin à 9h30 au Tribunal d’Instance du 20e arrondissement, situé 6 place Gambetta dans la mairie.