Montreuil : l’expulsion sauvage, une pratique écolo

Mardi soir 31 janvier , des agents municipaux du Service de la Tranquillité Publique (non, ce n’est pas une blague, c’est bien la dénomination de ce service) ont procédé à l’évacuation d’un squat 98, rue de Vincennes (dans l’ancien hôtel de la Tourelle). Trois personnes ont été jetées à la rue, alors que nous sommes en période de trêve hivernale, avec une température négative. Ces personnes avaient des preuves de présence de plus de 48 heures qui auraient dû les protéger ; c’était normalement à la justice, elle seule, de devoir intervenir, mais la mairie elle, se moque du droit.

La police nationale a laissé faire, et n’a procédé à aucune interpellation. Ces agents municipaux, appartiennent à la direction de la tranquillité publique. Il ne s’agit pas de la police municipale de la ville. Et pour cause, il n’y en a pas. Seuls quatre agents municipaux ont ce statut, ce qui ne permet pas de nommer un directeur de la police municipale. En terme d’affichage, la maire peut donc se targuer de ne pas avoir de police municipale à Montreuil. Ça fait très « gôche » dans le discours. Mais c’est un trompe-l’œil, un mensonge.

Un groupe organisé au service des intérêts politiques de la maire : une milice quoi !*

En réalité, le directeur de la tranquillité publique (qui n’est pas un personnage tranquille…) a constitué un groupe d’agents (au statut souvent précaire, ça évite d’avoir à convaincre) qui se charge ainsi, au gré des oukases de la maire, d’un certain nombre d’inavouables besognes. Tout ça dans un cadre déontologique digne des temps préhistoriques. On tape d’abord, on gaze, on insulte, et on ne discute de toute façon pas. Ah oui, ils disposent de quelques « instruments de persuasion » qui ne sont normalement autorisés qu’aux seuls policiers municipaux.

Imaginons le tableau : le directeur de la tranquillité publique, son chargé de mission (rompu à ce genre de mission, déjà sous l’ancien mandat…), et sa petite troupe, virant violemment trois squatteurs, sous le regard de la police nationale. Ça se passe bien à Montreuil, pas à Nice…

La maire persiste donc à utiliser ce « moyen » illégal de règlements de situations qui l’insupportent. En employant à des postes clés des gens non formés, non assermentés. Et je ne parle pas des simples agents. Ni le directeur de la tranquillité publique, ni son chargé de mission n’ont de toute façon les diplômes suffisants pour diriger une police municipale…

Le droit, la morale, le respect des règles, c’est pour les autres, ça sert à faire la belle sur les plateaux télés, dans les journaux ou à la sauterie grenobloise. A Montreuil, on profite du mauvais côté de la force..

« Sécurité publique mon cul » hurla une voisine de sa fenêtre.

Dominique Voynet, maire de Montreuil, membre de l’équipe de campagne présidentielle d’Europe Ecologie Les Verts trouve tout de même le temps d’achever ses basses œuvres. Ses déclarations pour la « réquisition citoyenne » des bâtiments vides dans « Tous Montreuil », le journal de propagande municipal, c’est le double discours de Voynet qui fait expulser une maison vide depuis longtemps qui lui appartient et tout en se positionnant pour le squat ; c’est ses larmes de crocodiles suite à l’expulsion du squat des Sorins, alors qu’elle menaçait le propriétaire de prendre elle-même les mesures nécessaires à l’expulsion si celui-ci ne le faisait pas.

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