Immolation pour un logement

AFP :

Une femme en demande de logement a tenté de s’immoler par le feu mercredi après-midi dans le hall de la mairie de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Le pronostic vital de cette femme âgée d’une quarantaine d’années est réservé. Elle a été brûlée à 80% et transférée dans un centre pour grands brûlés à Lesquin (Nord).

Selon une source proche de l’enquête, elle s’est aspergée d’essence vers 15 heures puis a allumé un briquet. Le personnel d’accueil et de sécurité de la mairie ainsi qu’un habitant sont rapidement intervenus. « Cette dame avait des problèmes de logement, elle était hébergée par le 115 et avait demandé un logement stable », a indiqué la mairie en précisant qu’elle « s’était adressée sur un ton violent aux agents d’accueil » avant de commettre cet acte.

Ce n’est pas la première que la mairie de Saint-Denis est le théâtre d’un tel drame. Déjà en mars 2011, un SDF de 45 ans s’était aspergé d’essence et avait mis le feu, à l’accueil de la mairie, également pour réclamer un logement. (…)

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Manifestation contre les expulsions et occupation d’un immeuble à Rouen

Samedi 11 février, près de 200 personnes ont manifesté dans les rues de Rouen « Contre toutes les expulsions ». Un immeuble a été occupé à la suite où plusieurs familles pourront y vivre.

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À Bagnolet et à Montreuil, on aménage

Main dans la main avec la préfecture, les mairies de Montreuil et Bagnolet expulsent, détruisent et réaménagent les quartiers des Coutures et du Bas-Montreuil.

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Montreuil : l’expulsion sauvage, une pratique écolo

Mardi soir 31 janvier , des agents municipaux du Service de la Tranquillité Publique (non, ce n’est pas une blague, c’est bien la dénomination de ce service) ont procédé à l’évacuation d’un squat 98, rue de Vincennes (dans l’ancien hôtel de la Tourelle). Trois personnes ont été jetées à la rue, alors que nous sommes en période de trêve hivernale, avec une température négative. Ces personnes avaient des preuves de présence de plus de 48 heures qui auraient dû les protéger ; c’était normalement à la justice, elle seule, de devoir intervenir, mais la mairie elle, se moque du droit.

La police nationale a laissé faire, et n’a procédé à aucune interpellation. Ces agents municipaux, appartiennent à la direction de la tranquillité publique. Il ne s’agit pas de la police municipale de la ville. Et pour cause, il n’y en a pas. Seuls quatre agents municipaux ont ce statut, ce qui ne permet pas de nommer un directeur de la police municipale. En terme d’affichage, la maire peut donc se targuer de ne pas avoir de police municipale à Montreuil. Ça fait très « gôche » dans le discours. Mais c’est un trompe-l’œil, un mensonge.

Un groupe organisé au service des intérêts politiques de la maire : une milice quoi !*

En réalité, le directeur de la tranquillité publique (qui n’est pas un personnage tranquille…) a constitué un groupe d’agents (au statut souvent précaire, ça évite d’avoir à convaincre) qui se charge ainsi, au gré des oukases de la maire, d’un certain nombre d’inavouables besognes. Tout ça dans un cadre déontologique digne des temps préhistoriques. On tape d’abord, on gaze, on insulte, et on ne discute de toute façon pas. Ah oui, ils disposent de quelques « instruments de persuasion » qui ne sont normalement autorisés qu’aux seuls policiers municipaux.

Imaginons le tableau : le directeur de la tranquillité publique, son chargé de mission (rompu à ce genre de mission, déjà sous l’ancien mandat…), et sa petite troupe, virant violemment trois squatteurs, sous le regard de la police nationale. Ça se passe bien à Montreuil, pas à Nice…

La maire persiste donc à utiliser ce « moyen » illégal de règlements de situations qui l’insupportent. En employant à des postes clés des gens non formés, non assermentés. Et je ne parle pas des simples agents. Ni le directeur de la tranquillité publique, ni son chargé de mission n’ont de toute façon les diplômes suffisants pour diriger une police municipale…

Le droit, la morale, le respect des règles, c’est pour les autres, ça sert à faire la belle sur les plateaux télés, dans les journaux ou à la sauterie grenobloise. A Montreuil, on profite du mauvais côté de la force..

« Sécurité publique mon cul » hurla une voisine de sa fenêtre.

Dominique Voynet, maire de Montreuil, membre de l’équipe de campagne présidentielle d’Europe Ecologie Les Verts trouve tout de même le temps d’achever ses basses œuvres. Ses déclarations pour la « réquisition citoyenne » des bâtiments vides dans « Tous Montreuil », le journal de propagande municipal, c’est le double discours de Voynet qui fait expulser une maison vide depuis longtemps qui lui appartient et tout en se positionnant pour le squat ; c’est ses larmes de crocodiles suite à l’expulsion du squat des Sorins, alors qu’elle menaçait le propriétaire de prendre elle-même les mesures nécessaires à l’expulsion si celui-ci ne le faisait pas.

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Florence : La guerre des expulsions continue…

À qui le tour…
…Ce matin encore a eu lieu une double tentative d’expulsion au 6 et 8 Cavalcanti pour “impayés”. Deux familles albanaises qui avaient pris en location deux “garages” inaptes à l’habitation.
900 euro de charges mensuelles pour des garages délabrés et insalubres…
La scène habituelle : les camionnettes de la Police Nationale, une quinzaines d’agents, des avocats arrogants et l’habituel piquet massif du Mouvement de Lutte pour la Maison.
Inutile, encore une fois, de rappeler la totale absence des institutions, qui ont désormais perdu le contrôle de l’urgence immobilière en ville.
Les expulsions ont été renvoyé aux alentours du 15 mars, et ce seulement grâce à l’opiniâtreté de celles et ceux qui participaient au piquet, sinon (neige ou pas neige) les familles seraient à la rue.
Il faut immédiatement déclarer l’état d’urgence immobilière en ville.
Il faut réquisitionner des logements vides et donnons les aux expulsés et aux sans-logement.
Il faut récupérer et autorécupérer tout le patrimoine immobilier existant et en empêcher la vente au privé.

Nous attendons la prochaine expulsion…
Calmes et tranquilles comme toujours…

L’assemblée des expulséEs du Mouvement de Lutte pour la Maison – Florence

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Les Rendez-vous du collectif « Prenons la ville » à Bagnolet – Montreuil

Des projets de requalification du Bas-Montreuil et du quartier des Coutures à Bagnolet sont en cours. Ils prévoient la destruction de dizaines d’immeubles, l’éviction de commerces et la construction de milliers de mètres carrés de bureaux et d’habitations. Des centaines de personnes seront obligées de quitter leur logement.

Le collectif « Prenons la ville » propose des moments de rencontres, d’échanges et d’organisation les premier et troisième lundi de chaque mois au Rémouleur.

L’après-midi, de 16h30 à 19h30 : c’est l’occasion de venir partager des informations sur les projets de restructuration qui nous sont imposés, de connaître le devenir de son logement et du quartier. De trouver des réponses collectives. Le soir, à partir de 19h30 : une réunion permettra de faire ensemble le point sur l’avancée du projet et des problèmes qu’il entraîne. Et plus globalement, de lutter contre la gentrification de notre quartier, c’est-à-dire contre la hausse du coût de la vie, des loyers, contre le départ forcé des quartiers où nous habitons…

lundi 20 février à partir de 16h30

Le Rémouleur 106 Rue Victor Hugo Bagnolet (93) Métro Robespierre ou Galliéni

- Les nouveaux horaires d’ouverture du local : le lundi de 16h30 à 19h30, le mercredi de 16h30 à 19h30 et le samedi de 14h à 18h.

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Tou-te-s à Saint-Denis contre les expulsions : samedi 4 février à 14h !

Salut,

Depuis quasiment deux mois déjà, on est investi-e-s avec pas mal de camarades libertaires sur une grosse lutte sur le logement à Saint-Denis. Début décembre, 2 squatts d’habitation ont été expulsés, mettant à la rue des familles avec enfants, des travailleurs et des travailleuses, dont certain-e-s sont sans-papiers. Nous nous battons avec elles et eux pour la régularisation des sans-papiers et le relogement de tou-te-s. Certain-e-s dorment depuis leur expulsion sur le parvis de la mairie (PCF) de Saint-Denis, qui a demandé et obtenu la possibilité de faire évacuer le campement. Face au grand froid qui arrive et à cette pression des institutions municipales et préfectorales qui travaillent main dans la main, ou presque, pour chasser les pauvres de la ville, nous avons décidé d’augmenter le rapport de force, de façon conjointe avec les expulsé-e-s.

Une manif partira samedi 4 février à 14h du campement des expulsé-e-s, devant la mairie de Saint-Denis (métro Basilique). Il faut vraiment qu’on soit un max de monde pour montrer notre détermination. Nous ne les laisserons pas virer les pauvres, et en particulier celles et ceux d’entre nous qui n’ont pas le faciès ou le nom assez blancs pour leurs critères, loin des centres, hors de la petite couronne parisienne !

Régularisation de tous les sans-papiers ! Relogement de tous les mal-logé-e-s !

(revendications du collectif des expulsé-e-s et de leurs soutiens)

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Toulouse, un quatrième bâtiment réquisitionné !

Alors que l’État joue à la roulette russe pour se décider à déclencher son « plan grand froid » ( 2°, -3°, 0° ?…) et préfère investir dans la guerre et le sauvetage des banquiers criminels, nous vous annonçons l’ouverture d’un quatrième bâtiment, 12 chemin de Bitet, dans l’avenue saintExupéry à Toulouse. Vides depuis plus d’un an, ces logements de fonction appartenant à la municipalité, ont été réquisitionnés le 23 janvier, pour y accueillir 6 familles forcées de vivre à la rue.

La mairie nous a souhaité « une année chaleureuse et solidaire ». Merci, on va s’en charger nous-mêmes, mais du coup ce serait sympa de ne pas nous envoyer les flics et de nous indiquer tous les bâtiments encore vides.

La misère n’est pas une fatalité, elle est organisée par les gouvernements et la bourgeoisie. Toulouse ne lutte pas seule, à Tours, à Nantes, à Grenoble, à Marseille, à Paris ou à Dijon mais aussi en Europe et partout dans le monde, des galérien-ne-s s’unissent pour reprendre la ville et la partager. Il en va de notre responsabilité à tou-te-s si nous voulons en finir avec l’injustice, l’autorité et l’inégalité. Le peuple n’a besoin ni de chefs, ni de partis, ni de sauveurs. Pour nous émanciper, organisons-nous par nous-mêmes et pour nous-mêmes, par l’entraide et l’autogestion.

Nous avons besoin de nouvelles initiatives et de forces pour continuer. Nous recherchons tous types de soutiens humains et matériels (meubles, électroménager, ustensiles, chauffage, nourriture…) pour la nouvelle réquisition.

D’autre part, il est temps de faire le point sur la campagne « zéro enfants à la rue ! ». Il ne s’agissait pas de focaliser sur les enfants mais d’attaquer le problème par l’angle de l’urgence. Ce sont bien toutes les formes de misère qu’il faut combattre. C’est entre tou-te-s les galérien-ne-s qu’il faut s’allier. Où en est-on, où va-t-on, comment on s’organise pour la suite ? Retrouvons-nous vendredi 3 février à 18h au CREA, 70 allée des Demoiselles, pour en discuter.

Tout pour tou-te-s, pouvoir au peuple !

Centre social autogéré de Toulouse, 29 janvier 2012

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Question du logement

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L’AFTAM un bailleur pas si social

Drame du Hessel : l’AFTAM expulse encore !

Jeudi prochain, 19 janvier 2012, devant le Tribunal d’Instance de Paris XXème, l’AFTAM (« Association pour la Formation des Travailleurs Africains et Malgaches ») demandera et, selon toute vraisemblance, les juges étant ce qu’ils sont, obtiendra l’expulsion d’un squat installé au 194, rue des Pyrénées.

Outre le simple fait de flanquer à la rue des impécunieux – exploit en soi déjà remarquable – l’AFTAM pourra alors s’enorgueillir d’avoir mis fin à une expérience de solidarité intense développée depuis l’ouverture du lieu (fin septembre 2011) entre ses habitants et le quartier environnant. Gageons que de tels liens, tissés depuis des mois au gré de cantines populaires, de réunions publiques, ou encore de veilles juridiques destinées aux mal-logés du secteur, perdureront au-delà du forfait que s’apprête à perpétrer, tranquillement, la variété spéciale de crapule dont nous allons maintenant faire la connaissance.

Un survol, même extrêmement rapide, du site Internet de l’AFTAM permet de comprendre aussitôt à qui nous avons affaire. L’AFTAM s’y présente en effet comme une simple et paisible association, engagée et citoyenne, pilier incontestable du Travail Social, fondée d’ailleurs, voilà quelques décennies, par l’inoxydable Stéphane Hessel, un pedigree suffisant certainement, du point des vue des tauliers de l’AFTAM, à garantir de celle-ci la parfaite moralité. Son objet initial : procurer, dans la foulée de la décolonisation, un logement et des conditions de vie décentes aux travailleurs immigrés du continent africain et de Madagascar (d’où son nom). Sa devise actuelle : « Donner les moyens de l’autonomie, meilleur chemin vers l’insertion… »

Bien. Venons-en à la réalité, laquelle finit toujours hélas ! par se venger du rêve (et quel rêve !) en le piétinant, selon le mot célèbre de Huysmans, comiquement repris, voilà quelques jours, par l’inepte M. Fillon pour les besoins pathétiques de la grande élection prochaine.

L’ « association » AFTAM est donc, en réalité, depuis septembre 2009, une simple et triviale entreprise : une Société Anonyme d’HLM, pour être plus précis, ou une « Entreprise Sociale d’Habitat » selon le terme légal entré en vigueur en 2003. C’est sous l’appellation bien plus transparente de « SA d’HLM AFTAM HABITAT » (le site de l’AFTAM se bornant invariablement à évoquer une « association sans but lucratif » munie de « valeurs fortes », etc) que la société apparaît, par exemple, dans un compte-rendu officiel du Conseil d’Arrondissement du 2 décembre 2010, consacré, entre autres choses, à la rénovation d’un des foyers de travailleurs africains les plus dramatiquement dégradés qui soient : le foyer « Mûriers » (Paris XXème), dont l’AFTAM est justement l’heureux propriétaire.

Les foyers de travailleurs immigrés, donc. Les résidences « sociales» ou « d’insertion. » Bref : le logement des pauvres. Voilà précisément de quoi vit et bouffe l’AFTAM. Tel est le marché que se partagent, en Île-de-France et ailleurs, cette poignée d’entreprises « solidaires » réputées que sont l’ADOMA (ex-SONACOTRA, connue depuis les années 70 pour sa grande tradition d’humanisme), l’AFTAM ou l’ADEF (émanation directe du patronat métallurgique).

Les divers objets, missions et compétences d’une SA d’HLM – il faut le savoir – sont rigoureusement les mêmes que celles de toute autre société investissant le champ immobilier, à ceci près que la location à des publics « en difficulté » s’y voit formellement privilégiée. De même, l’obligation spécifique qui lui est faite de « réinvestissement social » de ses bénéfices n’empêche nullement à ce type de SA le versement de dividendes à des actionnaires réunis en Conseil d’Administration, comme dans n’importe quelle autre SA.

L’AFTAM est ainsi devenue, depuis sa création en 1962, une puissance économique générant un chiffre d’affaires estimé en 2010 à près de 140 millions d’euros, employant plus de 2000 salariés et gérant un impressionnant parc d’habitat social d’urgence ou « adapté », comprenant des dizaines de milliers de logements sur tout le territoire.

C’est pour toutes ces raisons (lesquelles, évidemment, à bien réfléchir n’en forment jamais qu’une seule, toujours la même) que nos camarades du 194, rue des Pyrénées, risquent de devoir bientôt se chercher un nouvel abri.

Mais reprenons rapidement la chronologie des évènements menant à cette prochaine audience de jeudi prochain. Pour ce qui concerne les résidents de foyers de travailleurs immigrés en général, depuis 1997 leur relogement systématique en « résidence sociale » a été acté par la Région IDF sous le nom de « Plan de traitement des foyers de travailleurs migrants (PTFTM). » Ce relogement s’effectuera – les tartuffes socialistes et « solidaires » aux affaires nous en rabattent assez les oreilles – dans des chambres modernes, individualisées, avec toilettes intégrées mais sans cuisine commune ni espace collectif de rencontres, tels qu’ils existaient jusqu’ici. Il s’agit d’en finir avec des réseaux traditionnels d’entraide économique et politique présentés dans un même élan par nos « gestionnaires solidaires » comme sources de saleté, de trafics, de désordre, bref comme une arriération à standardiser illico. Ce « relogement » se traduira donc immanquablement pour les résidents par une diminution des places disponibles dans les nouveaux foyers, ainsi que par une augmentation, parfois très importante, des loyers (ou des « redevances », selon le terme fleuri employé par la romantique AFTAM). Sur toute cette problématique, on pourra consulter un bon article point trop ancien d’Alternative Libertaire.

Or, le bâtiment du 194, rue des Pyrénées, propriété de l’AFTAM, avait précisément vocation à devenir l’une de ces splendides résidences réservées aux travailleurs immigrés, ceux en loccurence résidant actuellement au Foyer «Mûriers». C’est la raison pour laquelle la vertueuse « association » accuse aujourd’hui, la larme à l’œil, les squatteurs qui y vivent de pénaliser les pauvres, d’empêcher qu’il leur soit porté secours au plus vite. D’ailleurs, l’AFTAM, qui ne manque aucune occasion d’exprimer ses valeurs solidaires compassionnelles, a plusieurs fois signalé par l’intermédiaire de ses avocats que si elle demandait l’expulsion SANS DELAI de ces horribles squatteurs si peu concernés par le sort des immigrés sans logement, et présentés à ce titre comme la cause principale « d’un blocage de l’opération de réhabilitation qui prive de nombreux résidents de la possibilité de vivre dans un environnement rénové et décent »,  cette demande d’expulsion avait aussi pour but de protéger les occupants actuels : le bâtiment du 194, rue des Pyrénées se révélant en effet « insalubre », « dangereux », bref à abandonner immédiatement devant l’immensité du péril.

Tout cela est bel et bien.

L’examen, cependant, de la gestion par l’AFTAM du Foyer Mûriers (et plus généralement de tous les foyers semblables qu’elle possède en Île-de-France) révèle une toute autre histoire. C’est en 2006 que l’AFTAM hérite des Mûriers. Le bâtiment se trouve déjà, depuis plusieurs années, dans un état de délabrement inimaginable. Pourtant, au mépris de ce principe sanitaire « d’urgence » qui, dans le cas de nos squatteurs, lui tient décidément tant à cœur, elle ne se décide à lancer des travaux qu’au mois de juillet 2009 après des années d’inaction de ses services, en dépit des appels au secours incessants et de la mobilisation permanente de résidents affolés par l’état pitoyable du foyer où ils sont contraints de vivre… en continuant, bien sûr, à payer leur loyer, rubis sur l’ongle, à l’AFTAM

Mais décidément, la coupe est pleine. Et suite à cette décision de rénovation bien tardive, les résidents engagent presque immédiatement, en août 2009, une grève des « redevances » pour protester non seulement contre le danger sanitaire constitué par l’état du bâtiment mais également la manière dont il est question, au départ, de mener ces travaux tant attendus (en regroupant tous les habitants dans une seule aile du bâtiment, au gré de l’avancement du chantier : une solution joliment dite du « tiroir ») et enfin, surtout, leur but ultime. Car lesdits travaux de « rénovation » (on l’a vu, suite au PTFTM de 1997) vont surtout consister, partout en Ile-de-France, à réduire fortement la capacité d’accueil du foyer, ce dont les résidents estiment ne jamais avoir pu sérieusement débattre. En l’espèce, il est ainsi prévu que le foyer Mûriers perde près d’un sixième de ses lits disponibles… 

Par cette grève des loyers, donc, les résidents, versant chacun à « l’association » AFTAM un loyer mensuel de plusieurs centaines d’euros, protestent clairement contre cette solution de relogement en « résidence sociale », une conception jugée par eux complètement « anti-démocratique » (comme l’indique un tract publié par leurs soins à l’époque) et ne correspondant pas à leurs besoins. Ce que les résidents désirent, c’est tout simplement en finir avec « des conditions de dignité humaine inacceptables » : la vétusté, la dangerosité, l’absence de tout entretien ou ménage effectué sur un site de fait abandonné, depuis plus de trois ans, par les gestionnaires en charge. Ce qu’ils souhaitent, c’est remettre sur pied, pour continuer à y vivre, leur foyer qui s’écroule.

Notons bien ici que l’urgence invoquée par l’AFTAM pour expulser les squatteurs ne concerne pas le relogement immédiat des résidents du Foyer Mûriers, lesquels ont tous finalement été regroupés, en attendant la fin des travaux (prévue pour 2013), sur d’autres sites existants d’Ile-de-France. L’urgence est liée au seul choix stratégique du gestionnaire, c’est-à-dire la réduction finale de 41 places (de 281 lits disponibles à 240) de la capacité d’accueil du Foyer Mûriers après sa soi-disant « rénovation. »

La situation découlant de cette réduction drastique de la capacité d’accueil ne peut être sérieusement imputée à l’occupation actuelle du 194, rue des Pyrénées, la seule « urgence » existante, en l’espèce, étant uniquement pour l’AFTAM celle de pouvoir appliquer ses propres décisions de démolition et de construction : des décisions dont chacun peut constater qu’imposées brutalement à tous, elles ne satisfont personne…

L’affaire n’est pas isolée. La gentille AFTAM se trouve sur la sellette un peu partout ces temps-ci, ses méthodes particulières faisant souvent sa grande renommée auprès de certains milieux défavorisés. Elle s’est, par exemple, récemment illustrée par l’expulsion massive de familles entières, en Bretagne et dans le Nord notamment, où l’AFTAM, par son intervention, aura, entre autres vilenies établies, accéléré la reconduite à la frontière d’un travailleur en voie de régularisation. Des évènements dénoncés à chaque fois par les plus timorés des organismes « citoyens »….

En matière de « gestion » et d’entretien des foyers de travailleurs migrants (FTM) dont elle a la responsabilité, l’AFTAM se montre d’ordinaire d’abord distante, c’est le moins qu’on puisse dire, puis implacable. En attestent les cas multiples de conflits durs déclenchés, contre elle, par les résidents désespérés de ces établissements, auxquels l’AFTAM ne répond que par le silence, le mépris, avant l’expulsion pure et simple, à grands renforts de flics, de brutalités et de destructions massives, comme ce fut le cas au foyer David d’Angers dans le XIXème arrondissement de Paris (octobre 2009), et surtout à Épinay-sur-seine, où des travailleurs très âgés, pauvres entre les pauvres, se sont vus, au matin du jeudi 27 octobre 2011, chasser de leur taudis par les CRS, après avoir vainement demandé durant des années une amélioration de leurs conditions de logement. Dans le cas du Foyer Bisson (autre exemple édifiant), relativement proche du Foyer Mûriers et laissé de même complètement à l’abandon par l’AFTAM, face à une telle inertie certaines huiles politicardes et institutionnelles s’étaient elles-mêmes déplacées jusqu’au taudis, tel le pourtant peu suspect de gauchisme Michel CHARZAT, ancien Maire du XXème, dans le but de (paraître) soutenir les résidents et (paraître) faire pression sur l’AFTAM, afin que celle-ci se décide un jour à entreprendre des travaux sérieux. Là encore, les notions hygiéniques-solidaires « d’urgence », de « dangerosité » ou de  « nécessité » invoquées par les héritiers de M. Hessel (« Indignez-vous ! ») pour foutre dehors les occupants de la rue des Pyrénées se seront révélés d’une plasticité, et d’une souplesse, à toute épreuve. 

La vérité, bien connue, est que du logement social, juteux marché, les SA d’HLM entendent bien désormais profiter à fond, elles qui bénéficient d’exonérations fiscales suprêmement alléchantes, ainsi que de toutes sortes de facilités annexes : il a ainsi été concédé par le pouvoir socialiste parisien à l’AFTAM, dans le cas du 194, rue des Pyrénées, un bail emphytéotique d’une durée de 55 ans, contre versement d’une redevance capitalisée proprement hallucinante au vu de la surface du lot en question (un bâtiment de plusieurs étages) : 97 000 euros ! Autant dire, aux cours actuels de l’immobilier à Paname, la valeur marchande d’un chiotte ou d’un placard…

L’évolution strictement mercantile du logement social dans son ensemble est incontestable, la douce AFTAM ne faisant pas exception. Il faut bien vivre, que diable ! Certaines affaires ont tout de même un peu excité la presse, avant que celle-ci ne se rendorme du sommeil du juste, ou s’intéresse derechef au terrible drame de la dette publique européenne. Ainsi, en 2009, les pouvoirs publics (la région Ile-de-France, l’Etat) avaient laissé la société ICADE mettre en vente 32 000 logements sociaux gérés par ses soins grâce à des fonds publics.

Peut-être se souvient-on également des déclarations récentes d’un certain André Yché, président de la SA d’HLM SNI, lors d’un entretien accordé au Monde le 15 février 2011 : « Ce que j’essaie de montrer, c’est que le modèle HLM, avec ses contraintes est en décalage avec un monde où la valorisation foncière et immobilière est la règle.» Et le brave homme, les pieds sur terre, d’ajouter : « À terme, tous les groupes d’ESH devront devenir des opérateurs immobiliers globaux d’intérêt général, qui obéissent à une logique d’entreprise. »

L’AFTAM relève exactement du même type de structure juridique (ESH) que la SNI de cette époque. Elle est, elle aussi, une (grosse) entreprise, dont le caractère associatif se voit malgré tout régulièrement convoqué : bien utile pour faire face, de temps à autre, à tel ou tel imprévu mettant clairement en cause le scandale de sa « gestion » des foyers de travailleurs immigrés, et de ses divers projets immobiliers de « rénovation » de ceux-ci.

L’occupation du 194, rue des Pyrénées, par des mal-logés qu’elle compte, la semaine prochaine, jeter à la rue au beau milieu de l’hiver, fait partie de ce type d’imprévu.

À toutes celles, à tous ceux désireux de venir les soutenir ce jeudi 19 janvier à 9 h 30, nous rappelons que le Tribunal d’Instance du XXème arrondissement se trouve place Gambetta, dans les locaux de la Mairie.

Tiré du blog Le Moine Bleu

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Saint-Denis : Les expulsés du 76 Gabriel Peri menacé d’évacuation par la mairie !

« Avec le renouveau de La Plaine et Pleyel, la requalification du centre ancien et la rénovation urbaine de Floréal-Saussaie-Courtille à Saint-Rémy-Joliot-Curie, en passant par Franc Moisin et Sémard, c’est toute la ville qui se transforme sans exclure personne. »

- Didier Paillard, Maire de Saint-Denis, discours prononcé le vendredi 6 janvier 2012 pour les voeux à la population.

Suite à la saisie du Tribunal Administratif de Montreuil par la ville de Saint denis, les habitant-e-s du 76 Gabriel Peri, expulsé-e-s de leur logement (voir ici) qui campent sur le parvis de la mairie depuis plus d’un mois sont aujourd’hui « enjoint d’évacuer le domaine publique sans délais » et menacé-e-s d’une intervention policière. « la Commune de Saint-Denis pourra faire procéder à leur expulsion, au besoin avec le concours de la force publique. » (décision du T.A. du 11 janvier 2012)

Expulsé-e-s de chez eux, de chez elles, bientôt expulsé-e-s de la rue…

Depuis le début de la lutte, la mairie mène un double jeu : les élu-e-s répètent à qui veut bien l’entendre que la municipalité soutient les expulsé-e-s, qu’elle est de leur côté… mais dans les faits, le maire à refusé de les recevoir à plusieurs reprises, refusé de les reloger ou même de leur fournir un soutien materiel concret (Une salle pour se mettre à l’abris du froid). La ville rejette en permanence la faute sur la prefecture et l’Etat, qui seraient les seuls responsables.

Dans un tract signé par 36 élu-e-s de la majorité et distribué le 12 janvier, au lendemain du rendu de la procédure d’expulsion demandée par la ville, la mairie affirme sans honte : « nous sommes aux côtés des expulsés dont la situation ne peut évoluer qu’en situant les responsabilités à leur niveau véritable c’est-à-dire l’Etat ».

Comme la mairie de saint Denis était déjà au côté des 300 personnes sans papiers qui occupaient l’ancienne piscine boulevard Felix Faure en décembre 2006, quand elle a demandé leur évacuation par les CRS ?

Comme l’étaient les mairies de plaine-commune, PCF dans leur majorité, lors des expulsions successives par la police, les 28 mai, 29 mai et 2 juin 2009 des habitant-e-s expulsé-e-s de l’immeuble du 4 rue Brise-Echalat qui campaient dans le hall puis devant le siège de la communauté d’agglomération ?

Comme l’est la mairie PCF de la Courneuve lorsqu’elle demande l’évacuation de la place de la fraternité des expulsé-e-s de la barre Balzac le lundi 7 novembre 2011 ?

des exemples parmi d’autres…

Malgré l’hypocrisie et les attaques de la mairie et de nos dirigeant-e-s « communistes » , la lutte continue :

Rendez vous tous les matins a partir de 6 heures sur le campement pour contrer une possible intervention policière.

Mercredi 18 Janvier à 18h : MANIFESTATION du campement vers la sous préffecture 20h : Réunion du comité anti expulsions à la bourse du travail, Metro porte de Paris.

Vendredi 20 janvier à partir de 19h : Concert de soutien aux expulsé-e-s à la ligne 13

L’Autre-Ment

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Lutte contre les expulsions à Saint Denis (93)

Émission radio du 3 janvier 2012 sur FPP à propos de la lutte contre les expulsions à Saint Denis (à partir de la 50e minute)

Site de l’émission Au fonds près du radiateur.

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ظد الطّرد من السكن ! Contre les expulsions

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Assemblée contre les expulsions

Prochaine assemblée pour s’organiser contre les expulsions dans le 20e :

Mercredi 8 février à 19h30

et tous les seconds mercredis du mois
au 194, rue des Pyrénées (M° Gambetta, Paris)

et toujours le numéro d’urgence : 06 84 46 96 74

 

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Préfecture, Église, TGV et spéculation à Caen

La presqu’île de Caen, au centre de la ville, fait l’objet d’une totale réorganisation urbaine en vue de l’arrivée de la ligne de TGV (à l’horizon 2017-2025) dans le cadre du « Très Grand Paris » (Rouen-Le Havre-Caen-Paris). Évidemment, réorganisation urbaine signifie expulsions, spéculation, destruction de bâtiment, reconstruction « mixtes » (logements haut de gamme, commerces, bureaux), augmentation des loyers, « nettoyage de la misère ». La destruction, c’est ce qui menace un vieux manoir du 19e siècle appartenant à l’Église locale. Le 12 décembre, un collectif prend possession de ce bâtiment. Préfecture et curés se mettent d’accord pour lancer une ordonnance sur requête (une décision judiciaire sans possibilité de défense) au Tribunal de Grande Instance (normalement non compétent pour de décision) et le tribunal ordonne l’expulsion du bâtiment.

Communiqués du collectif le Mât Noir :

Samedi 24 décembre

Le vendredi 23 décembre, le tribunal de grande instance de Caen a émis une ordonnace autorisant l’expulsion immédiate du squat politique autogéré « Le mât Noir » établi au 26, avenue de Creully à Caen.
Ainsi, les bonnes soeurs de la congrégation « Notre Dame de la fidélité », représentée par  l’association l’Arbalète, et la préfecture ont obtenu ce qu’elles voulaient : l’autorisation d’expulser en plein hiver les habitant-e-s du squat et le collectif qui menaient des activités alternatives dans ce lieu plutôt en bon état et vide depuis des années.
Et Dieu dans tout cela ? Il travaille dans l’immmobillier… et ça marche plutôt bien. L’église est l’un des très gros propriétaires fonciers et immobilliers de caen et participe activement à la spéculation. Pour elle, détruire avenue de Creully, une des dernières grandes batisses du 19ème à
Caen, à laquelle de nombreux-ses habitant-e-s du quartier sont attaché-e-s, ne les émeut pas davantage que mettre des gens à le rue en plein hiver.
Nous appelons à résister face à la spéculation et à toute forme d’expulsion. Nous invitons la population à passer nous rencontrer lors des prochaines journées porte ouverte (la prochaine étant le mercredi 28 de 14 à 18h) et à assurer une veille devant le lieu tous les matins à 6h, heure
probable d’expulsion.

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